La chute des feuilles en automne.

 

Tous les ans à la même époque, se produit une catastrophe nationale qui est au moins aussi importante qu’inexpliquée, surtout la gauche. A peu près au mois de septembre, entre le mois d’août et le mois d’octobre, les feuilles tombent. C’est bête, non ?
Peut-être est-ce une question d’équilibre, ou bien les feuilles célèbrent-elles un peu trop la venue de l’automne et de ses couleurs chatoyantes, toujours est-il qu’elles tombent comme des mouches. A moins que ce ne soit les mouches qui tombent comme les feuilles. Mais ça paraît bizarre, parce qu’avec leurs six pattes (au moins), les mouches ont quand même largement moins de chances de tomber. Vous me direz, à l’époque où nous vivons, on n’est plus sûr de rien.
Si encore il n’y avait que quelques feuilles par ci par là, bon, on comprendrait. Mais, tels les lemmings, les feuilles se précipitent du haut des arbres pour s’écraser au sol après, il faut le dire, un vol assez élégant. Ou élémoufle, s’il fait très froid.
En pensant à ce qui précède, je me prend à penser que peut-être les feuilles essaient de voler. Maladroitement certes, mais courageusement. Après avoir vu tous les insectes voler depuis le printemps, tous les bourdons, hannetons, moustiques, libellules, abeilles, fers à repasser, cerfs volants et autres dipodes, peut-être bien que les feuilles essaient de faire de même.
Va savoir ce qui se passe dans la tête d’une feuille. Et d’abord, va savoir où se trouve la tête d’une feuille. Pas évident, hein ?
Si elles essaient de voler, je dirais qu’elle s’y prennent diablement mal. Déjà sans ailes, c’est difficile. Mais en plus sans plumes, ça tient de la gageure. Quoique vous me direz, les poissons volants…
Toujours est-il que les feuilles s’écrasent lamentablement au sol. Et ça fait mal au cœur. Ne serait-il pas possible d’engager des moniteurs qui enseigneraient aux feuilles à voler ?
Surtout que la beauté des sites, il serait infiniment préférable que les feuilles restent sur les arbres. Non seulement pour la beauté des sites, mais aussi pour le confort des oiseaux en hiver, la sécurité des piétons par temps de pluie, etc…
Ce suicide collectif des feuilles en automne doit cesser. Et nous engageons vivement les pouvoirs publics à faire quelque chose. Avant cet hiver si possible.

© JF Macaigne